Depuis
des décennies, les astronomes cherchent à percer
le mystère de ces minces jets de matière,
crachés par les trous noirs à très
grande vitesse et qui constituent l'un des
phénomènes les plus
énergétiques de l'Univers.
Les
chercheurs savaient déjà que ces jets contiennent
des électrons, des particules dont la charge
électrique est négative. Pourtant, la charge
électrique globale des jets n'est pas elle-même
négative, ce qui veut dire qu'ils doivent
également contenir quelque chose chargé
positivement pour rétablir l'équilibre.
Des
astronomes viennent de découvrir qu'il s'agit d'atomes de
fer et de nickel. Des lignes d'atomes ont été
aperçues par des radiotélescopes (le XMM Newton
européen et le Compact Array australien) dans les
émissions d'un petit trou noir baptisé 4U1630-47,
en train de se déplacer à une vitesse de l'ordre
des deux tiers de celle de la lumière.
Un
atome de fer pèse environ 100 000 fois plus qu'un
électron, ce qui signifie qu'il est porteur d'une
énergie bien plus importante qu'une particule
légère voyageant à la même
vitesse.
Il
semble que la source de ces atomes soit le disque
d'accrétion du trou noir, une ceinture de gaz
brûlants qui tourne autour de la gueule du monstre.
Cette
découverte est d'autant plus importante que les trous noirs
sont souvent vus à tort uniquement comme des destructeurs
engloutissant tout ce qui passe à portée. Or ils
sont également créateurs: ils recyclent la
matière et l'énergie dans l'espace, et leurs jets
jouent un rôle non négligeable dans la formation
de nouvelles étoiles au sein de leur galaxie.
«Les jets des trous noirs supermassifs
contribuent à déterminer le destin d'une
galaxie», résume dans un communiqué
Tasso Tzioumis, de l'organisme scientifique australien CISRO.