
(ici.radio-canada) Un gène qui lie
l'épaisseur de la matière grise du cerveau
à l'intelligence a été
identifié pour la première fois par une
équipe internationale de chercheurs.
Cette
percée pourrait éventuellement aider à
comprendre les mécanismes biologiques derrière
certaines formes de déficience intellectuelle.
La
Dre Sylvane Desrivières du King College de Londres et ses
collègues, dont la Pre Patricia Conrod de
l'Université de Montréal, se sont
intéressés au cortex
cérébral, la couche la plus externe du cerveau
humain également appelée
« matière grise ».
La
science sait que cette structure joue un rôle clé
dans la mémoire, l'attention, la conscience perceptive, la
pensée, la langue et la conscience.
De
précédentes recherches ont aussi
montré que l'épaisseur corticale était
étroitement liée à la
capacité intellectuelle, mais aucun gène n'y
avait été lié à
ce jour.
Dans
les présents travaux, les scientifiques ont
analysé des échantillons d'ADN et les imageries
magnétiques de 1583 adolescents en santé, qui ont
également subi une série de tests pour
déterminer leur intelligence verbale et non verbale.
«
Nous
voulions savoir comment les différences structurelles
dans le cerveau étaient liées à des
différences dans la
capacité intellectuelle. »— Dre
Sylvane Desrivières
La
variation génétique que les chercheurs ont
identifiée est liée à la
plasticité synaptique, c'est-à-dire à
la capacité des neurones à communiquer entre eux.
Cette connaissance pourrait permettre de mieux saisir, sur le plan
neuronal, les bases de certaines formes de déficience
intellectuelle ou de maladies mentales, où la
capacité des neurones à communiquer efficacement
entre eux est en quelque sorte compromise.
La
chercheuse tient à préciser que l'intelligence
d'une personne n'est pas qu'une affaire de gènes et qu'il
n'existe pas de « gène de
l'intelligence ».
La
variation découverte serait, selon elle, responsable que de
0.5 % de la variation totale de l'intelligence. Notre
capacité à raisonner serait donc le
résultat d'un ensemble de fondements, dont certains
d'origines environnementales.
Le
détail de cette recherche est publié dans la revue Molecular
Psychiatry.